Montage et suivi de projets de restauration Prairies

Depuis 2021, le Conservatoire a fait l’acquisition de matériels permettant de s’engager dans la démarche de restauration de prairies. Cette démarche s’intègre dans le constat que la conservation des réservoirs de biodiversité ne suffit pas à endiguer l’effondrement de la biodiversité dans son ensemble et que pour maintenir la diversité biologique globale il était nécessaire de travailler à la restauration d’écosystèmes fonctionnels.

Dans ce cadre, nous avons d’une part travaillé à identifier des sites Conservatoire présentant des prairies dégradées susceptibles de faire l’objet d’une restauration et d’autre part identifier des prairies en bon état de conservation considérées comme l’état de référence duquel les prairies restaurées devraient se rapprocher.

En parallèle, nous avons travaillé à l’élaboration d’un mode opératoire sur la restauration des prairies. Cette démarche étant relativement nouvelle, nous nous inspirons du guide du PNR des Vosges du Nord en la matière en alimentant nos réflexions avec les publications scientifiques récentes et les retours d’expérience qui sont publiés chez nos confrères.

L’année 2025 s’intègre dans cette démarche avec plusieurs thématiques principales :

• Avancer dans les projets de restauration en cours (Bouconville sur Madt, Villecloye …)
• Définir et mettre en œuvre les suivis biologiques, écologiques et agronomiques liés aux projets de restauration
• Construire et affiner les itinéraires techniques de restauration et les modes opératoires 
• Construire des partenariats agricoles et territoriaux (PNR de Lorraine, SCIC Végétal Nord-Est) pour prévoir les projets futurs.

1. Mise en œuvre des projets de restauration :

L’Ancien étang de Girondel à Bouconville-sur-Madt présente depuis 15 ans une diversité floristique très pauvre, pour laquelle la diversification des pratiques de fauche n’a eu aucun effet.

Compte-tenu de cet état de dégradation et de sa stabilité dans le temps, une démarche de restauration a été entreprise, tenant compte d’analyses floristique, agronomique et pédologique du site.

Un programme pluri-annuel de restauration du site a été élaboré. Il se base sur deux techniques de restauration :

• La récolte de graines issues de prairies diversifiées (« prairies donneuses ») avec la brosseuse à graines pour les ressemer sur les prairies dégradées (prairies « receveuses »). Les graines sont récoltées, séparées du foin, séchées puis stockées dans des caisses hermétiques en attendant d’être semées.
• Le transfert de foin vert de la prairie donneuse à la prairie receveuse.

Les prairies donneuses sont gérées par le Conservatoire et forment l’état de référence que nous cherchons à atteindre. Les prairies receveuses feront l’objet d’une préparation du sol qui visera à supprimer la végétation en place et préparer le lit de semences avant le semis ou le transfert de foin en lien direct avec les agriculteurs.

Ces deux itinéraires techniques demandent à avoir une connaissance très fine des prairies donneuses et receveuses et permettent de travailler activement avec l’ensemble des missions du Conservatoire ainsi que des partenaires extérieurs comme les agriculteurs.

L’année 2025 sera marquée par la restauration de 6.2 hectares de prairies à Bouconville sur Madt avec les techniques de la brosseuse à graines et le transfert de foin vert issus des prairies de Troussey, Broussey-Rambucourt, Lachaussée, Billy-sous-Mangiennes et potentiellement de prairies appartenant au Conservatoire du Littoral telles que Nonsard-Lamarche ou Buxières sous les Côtes.

1. Coordination générale des projets de restauration

La particularité de la restauration de prairies dans son ensemble réside dans le fait qu’elle intègre pleinement les rôles de l’ensemble des missions du Conservatoire :

• La mission territoriale pour les partenariats locaux et les engagements mutuels avec les agriculteurs
• La mission gestion pour la récolte des semences, leur tri, leur conditionnement et l’appui à la définition des itinéraires techniques
• La mission valorisation pour communiquer sur ces actions
• La mission scientifique pour la coordination globale, la définition des itinéraires techniques, l’analyse scientifique dans les états initiaux et les suivis post-restauration.